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En Quête ou Enquête de Foi ?

La femme qui a essuyé le visage de Jésus ne s’appelait pas Véronique (Aleteia)

© Zvonimir Atletic – Shutterstock

© Zvonimir Atletic – Shutterstock

SPIRITUALITÉ

La femme qui a essuyé le visage de Jésus ne s’appelait pas Véronique

 

Caroline Becker - Publié le 02/02/19

La figure de Véronique, fêtée le 4 février, n’apparaît pas dans les récits bibliques. Et pourtant sainte Véronique fait aujourd’hui partie intégrante du récit de la Passion du Christ jusqu’à apparaître à la sixième station du chemin de croix. Mais alors qui est-elle ?

La tradition raconte qu’une jeune femme pieuse de Jérusalem, prise de compassion, aurait bravé la foule pour essuyer le visage du Christ alors qu’il montait au Golgotha, recueillant ainsi sur son voile l’image de la « Sainte Face ». En réalité, les Évangiles n’évoquent pas cet épisode. La figure de Véronique n’est apparue qu’à partir du VIIe siècle dans les récits relatifs au Nouveau Testament et à la période qui l’entoure. Elle a également souvent été confondue avec un autre personnage cité dans l’évangile apocryphe de Nicomède (Ve s.), appelé Bérénice, qui fut guérit par le Christ de ses hémorragies, et dont le nom possède la même étymologie que Véronique.

© Domaine public - Sainte Véronique par Mattia Preti.

© Domaine public - Sainte Véronique par Mattia Preti.

« Vrai icône »

À partir du XVe siècle, Véronique devient si populaire que les fidèles commencent à lui porter une véritable vénération, à tel point qu’elle intègre le récit de la Passion et devient naturellement une figure traditionnelle du chemin de croix. Si son histoire est légendaire, son nom l’est également. Mentionnée à ses origines uniquement sous le terme de « femme pieuse de Jérusalem », elle est ensuite évoquée sous le nom de « Véronique » pour faciliter sa dénomination. Un prénom qui rappelle naturellement l’épisode du voile puisque Véronique signifie en grec « vraie icône » (vera icona).

© Domaine publicSainte Véronique par Robert Campin.

© Domaine publicSainte Véronique par Robert Campin.

Dans l’iconographie chrétienne, sainte Véronique est généralement représentée tenant le voile où s’est imprimé le visage du Christ. De nombreuses reliques de ce voile ont été revendiquées dans le monde mais celle que l’on considère comme la plus authentique est aujourd’hui conservée à la basilique Saint-Pierre de Rome. Elle avait été citée par le pape Serge IV en l’an 1011 et avait à nouveau été évoquée en 1200 par le pape Innocent III. Certains historiens voient, au contraire, dans le voile de Manoppello (Italie) le vrai voile de Véronique. Celui-ci serait arrivé à Manoppello en 1506 et aurait été apporté par un pèlerin qui l’aurait remis à un dénommé Léonelli avant de se volatiliser. Il serait ensuite resté un siècle entre les mains de ses descendants puis vendu à un notaire avant d’être cédé au monastère des capucins en 1638 où il demeure toujours.

Un modèle pour les chrétiens

Si l’existence de sainte Véronique n’est pas avérée, sa figure, célébrée chaque année le 4 février, porte en elle un message hautement symbolique. Elle est celle qui s’est fait proche du Christ aux pires instants de son existence. Les chrétiens sont ainsi invités à voir en elle un modèle, à devenir chaque jour plus proche des faibles et des malheureux. Car comme l’écrit l’Évangile : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! »(Mt 25, 35-36).

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