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En Quête ou Enquête de Foi ?

Les plus beaux textes sur Marie : Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, de Thérèse de Lisieux (Aleteia)

© Gianni Dagli Orti / Aurimages - J.B.SalviI dit Sassoferrato (1605-1685): Vierge en prière.

© Gianni Dagli Orti / Aurimages - J.B.SalviI dit Sassoferrato (1605-1685): Vierge en prière.

SPIRITUALITÉ

Les plus beaux textes sur Marie : Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, de Thérèse de Lisieux

Marzena Devoud - Publié le 19/02/21

Il est parfois plus facile de se tourner vers Marie que vers Jésus. Son image de mère intimide moins que celle du crucifié. Les saints ne s’y trompent pas : ils savent qu’elle est un des chemins de plus sûr vers Jésus. Ils expriment pour elle leurs paroles souvent les plus affectueuses, les plus poétiques et les plus inspirantes. Comme cette prière de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Appelée par Jean Paul II « la plus grande sainte des temps modernes », c’est Thérèse de l’Enfant-Jésus (1873-1897) qui a eu cette intuition éblouissante de la « petite voie » : un chemin spirituel des petites choses qui mènent vers la sainteté. Elle s’engage définitivement par les vœux de la profession perpétuelle le 8 septembre 1890 au carmel de Lisieux. « Quelle belle fête que la Nativité de Marie pour devenir l’épouse de Jésus ! », écrit-elle plus tard. En rentrant au carmel, elle désire prouver son amour au Christ qui l’appelle à donner sa vie pour le monde : « Ma vocation, c’est l’Amour ».

L’ultime prière à Marie

Mais, six ans plus tard, en 1896, la toux qui l’accable depuis quelques mois s’aggrave brusquement. Le diagnostic tombe : Thérèse souffre de la tuberculose. Très malade, elle sombre alors dans une nuit intérieure, une véritable épreuve de la foi. Puis, petit à petit, elle retrouve la lumière. Le 8 septembre 1897, trois semaines avant sa mort, le jour de la fête de la Nativité de Marie, elle écrit d’une main tremblante cette ultime prière adressée à Marie : « Ô Marie, si j’étais Reine du Ciel et que vous soyez Thérèse, je voudrais être Thérèse afin que vous soyez Reine du Ciel ! »… Ces mots qui deviendront sa dernière prière semblent être la continuation de cette méditation écrite quelque mois avant son entrée au carmel :

Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, jamais tu ne l’aimeras assez et Jésus sera bien content puisque la Sainte Vierge est sa Mère. À propos de la Sainte Vierge, il faut que je te confie une de mes simplicités avec elle ; parfois je me surprends à lui dire : Mais ma bonne Sainte Vierge, je trouve que je suis plus heureuse que vous, car je vous ai pour Mère et vous, vous n’avez pas de Sainte Vierge à aimer… Il est vrai que vous êtes la Mère de Jésus, mais ce Jésus, vous nous l’avez donné tout entier… Et lui, sur la croix, il vous a donné à nous pour Mère. Ainsi nous sommes plus riches que vous puisque nous possédons Jésus et que vous êtes à nous aussi. Autrefois, dans votre humilité, vous souhaitiez d’être un jour la petite servante de l’heureuse Vierge qui aurait l’honneur d’être la Mère de Dieu, et voilà que moi, pauvre petite créature, je suis, non pas votre servante, mais votre enfant ; vous êtes la Mère de Jésus, et vous êtes ma Mère ! […] J’ai beau m’efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n’arrive pas à fixer mon esprit. Longtemps, je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m’étonnait, car j’aime tant la Sainte Vierge qu’il devrait m’être facile de faire en son honneur des prières qui lui sont agréables. Maintenant, je me désole moins, je pense que la Reine des cieux, étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et qu’elle s’en contente… Quelquefois, lorsque mon esprit est dans une si grande sécheresse qu’il m’est impossible d’en tirer une pensée pour m’unir au bon Dieu, je récite très lentement un Notre Père et puis la Salutation angélique. (Lettre 30.05.1899)

Leemage via AFP "La vierge apparait a saint Bernard de Clairvaux", de Filippino Lippi (1486), Badia Fiorentina, Italie

Leemage via AFP "La vierge apparait a saint Bernard de Clairvaux", de Filippino Lippi (1486), Badia Fiorentina, Italie

SPIRITUALITÉ

Les plus beaux textes sur Marie : Regarde l’étoile, de Bernard de Clairvaux

Marzena Devoud - Publié le 12/02/21

Il est parfois plus facile de se tourner vers Marie que vers Jésus. Son image de mère intimide moins que celle du Crucifié. Les saints ne s’y trompent pas : ils savent qu’elle est un des chemins de plus sûr vers Jésus. Ils expriment pour elle leurs paroles souvent les plus affectueuses, les plus poétiques et les plus inspirantes. Comme cette méditation de saint Bernard de Clairvaux. 

Source d’inspiration inépuisable pour les saints, la Vierge Marie, est pour Bernard de Clairvaux (1090-1153) le modèle de l’amour. Bien qu’il ait peu écrit sur elle, il est l’un de ses plus grands chantres. Pour lui, Marie est une médiatrice pour aller au grand Médiateur. « Nous ne saurions en trouver de plus efficace que Marie, médiatrice de toutes grâces », écrit-il.

Il a cette intuition très tôt. Jeune abbé chargé en 1115 de fonder l’abbaye de Clairvaux en Champagne, il est malade. Avec son enthousiasme natif, il chante les louanges de la Mère de Dieu en commentant librement le récit de l’Annonciation. Dans ces homélies soigneusement écrites, il reconnaît en Marie les qualités de la vie monastique. Mais surtout, elle est pour lui la Mère de Dieu, celle qui est en si grande proximité de Dieu que Dieu est en elle encore plus proche de nous. Saint Bernard n’a aucun doute : à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Comme il évoque dans cette belle homélie :

« Ô homme, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde te sens emporté à la dérive parmi les orages et les tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cette étoile. Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l’adversité, regarde l’étoile, appelle Marie ! Si l’orgueil, l’ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l’étoile, crie vers Marie ! Si la colère ou l’avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie. Quand, tourmenté par l’énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, pense à Marie. Dans les périls, les angoisses, les situations critiques, invoque Marie, crie vers Marie ! Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse pas d’imiter sa vie. Si tu la suis, point ne t’égares ; si tu la pries, point ne désespères ; si tu la gardes en ta pensée, point de faux pas. Qu’elle te tienne, plus de chute. Qu’elle te protège, plus de crainte. Sous sa conduite, plus de fatigue. Grâce à sa faveur, tu touches au port. Et voilà comment ta propre expérience te montre combien se justifie la parole : Le nom de la vierge était Marie !   (Lc 1, 27) ».

(Extrait de la deuxième homélie Super Missus est, 17)

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