Parution d'articles de presse web concernant édifices religieux, œuvres d'arts ou manifestations chrétiennes.
25 Février 2021
Une montée vers Pâques… avec François d’Assise (2/5)
Marzena Devoud - Publié le 25/02/21
Le carême est un temps privilégié pour se convertir et redécouvrir Dieu. Il est aussi l’occasion d’apprendre à transformer des expériences douloureuses en une expérience qui conduit à une joie profonde. Jusqu’à sa mort que l’on estime à l’âge de 45 ans, saint François d’Assise a vécu ce qu’il prêche : l’amour débordant de son prochain et de la vie, selon l’exemple du Christ, dont il portera même, à la fin de sa vie, les stigmates.
Pour lui, plus l’épreuve est rude, plus la constatation que Dieu est présent est éblouissante. Et cette vraie joie passe par l’expérience de la fraternité : « quand tu vois un pauvre… c’est l’image du Seigneur et de sa pauvre Mère que tu as sous les yeux… » dit-il, cité par son biographe Bonaventure. Et il poursuit cette leçon de vraie joie du chrétien dans cette magnifique prière :
Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer. Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
Douze Les épisodes merveilleux de la vie de saint François d’Assise :
Saint François devant le crucifix de Saint-Damien
Tournant le dos à sa vie mondaine, le jeune François se retire dans la solitude pour prier. Un jour, il entre dans une petite église abandonnée. Il se met à prier. Une voix, venant du crucifix, l’interpelle : « François, va et répare ma maison qui tombe en ruine ». Ne sachant que répondre, mais résolu, il se met à réparer la chapelle en ruine. Plus tard, il comprend qu’il ne s’agissait pas de réparer une bâtisse de pierre, mais l’Église vivante du Christ.
L’apparition à Grégoire IX
Cette fresque évoque le songe de Grégoire IX. Le pape doute de saint François, comme il le raconte lui-même. Or, une nuit, François lui apparaît et, levant le bras droit, lui fait voir la plaie de son côté. Puis, il demande une fiole. Le pape la lui fait apporter. Mise sous la plaie, elle se remplit de sang mêlé d’eau. À partir de ce moment, le pape ne doute plus et atteste la vérité des stigmates de François.
Saint François chasse les démons de la ville d’Arezzo
Un jour, passant par Arezzo, François trouve la ville en état d’émeute. Comme il loge hors des remparts, il voit des démons qui dansent une folle sarabande au-dessus de la ville en poussant les habitants à s’entredéchirer. Il appelle le frère Sylvestre et lui dit : « Va devant les portes de la ville et ordonne aux démons, de la part de Dieu puissant, de s’enfuir au plus tôt ». Aussitôt, les démons de la discorde prennent la fuite. Et la ville retrouve la paix.
L’extase de saint François
François est un homme de prière. Sa contemplation est telle qu’il devient étranger à tout ce qui se passe autour de lui. L’immense douceur de Dieu pénètre tout son être. Des frères le surprennent un jour, en prière, les bras en croix, en lévitation et rayonnant d'une lumière saisissante. François dit alors à ses frères : « Vous devez désirer par-dessus tout avoir l’Esprit du Seigneur et le laisser agir en vous ».
Le char de feu
Une nuit, François est absent. La petite communauté des frères, encore à ses débuts, est laissée à elle-même. Vers minuit, un char de feu, surmonté d’un globe resplendissant comme un soleil, entre dans la chaumière des frères par la petite porte. Il fait trois fois le tour de la pièce. Stupéfaits par cette lumière qui atteint leurs cœurs, ils comprennent que c’est l’âme de leur Père qui resplendit d’un éclat, l’éclat de l’âme qui, dans sa traversée nocturne, accepte de passer par la petite porte.
La vision des trônes célestes
Le frère Pacifique accompagne François en voyage. Ils entrent tous les deux dans une église déserte. François se prosterne au pied de l’autel. Pacifique, un peu en retrait, prie lui aussi. En extase, il voit le ciel avec une série de sièges et, à la place d’honneur, un trône. Ébloui, il se demande à qui est-il destiné. Une voix lui dit : « C’était le trône de Lucifer. Il est maintenant réservé à l’humble François. Sache que cet homme très humble sera élevé jusqu’au trône jadis perdu par orgueil".
Le miracle de la source
Trop faible pour faire la route à pied, François monte à l’Alverne à dos d’âne tiré par un paysan. On est au mois d’août. La chaleur est grande et l’ascension de la montagne pénible. À mi-chemin, le paysan se met à gémir : « Je n’en peux plus, je meurs de soif ». Pris de compassion, François descend de l’âne, s’agenouille et prie. Puis il s’adresse au paysan : « Cours vers cette roche. Le Seigneur vient d’en faire jaillir une source d’eau vive ». Le paysan se plaque au sol pour en boire avidement. Cette fresque symbolise les deux aspects de la spiritualité franciscaine : l’élan vers le Très-Haut (François en prière, épousant l’élévation de la montagne) et la communion à la création (le paysan au sol buvant à la source).
Le songe d’Innocent III
Peu avant l’arrivée, à Rome, de François et de ses premiers frères, le pape Innocent III voit en songe l’église Saint-Jean-de-Latran pencher dangereusement, quand un religieux d’un coup d’épaule, la retient et la redresse. Ce rêve traduit bien l'angoisse du pape au sujet la situation de l’Église ravagée par de multiples sectes. Quelques jours plus tard, François soumet au pape son projet d'évangélisation. Innocent III comprend son songe : « Voilà, se dit-il, le religieux par qui l’Église de Dieu sera relevée ».
François célèbre Noël à Greccio
Noël 1223. Dans le cœur de François jaillit une idée neuve : « Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui naît à Bethléem, dit-il à ses frères, je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne ». François confie son projet à son ami. Celui-ci choisit une grotte près de Greccio. Une mangeoire garnie de foin y est installée. On y amène un âne et un bœuf. La nuit de Noël, la messe est célébrée sur la mangeoire transformée en autel. Un témoin raconte avoir vu, couché dans la mangeoire, un petit enfant immobile que l’approche du saint éveille.
La guérison du blessé de Lérida
Un homme, appelé Jean, de la ville de Lérida en Catalogne est frappé à coups d’épée par un inconnu. Les médecins s’avouent impuissants à le guérir. Mais Jean a une grande confiance en saint François. Dans ses souffrances, il répète en gémissant, le nom du Petit Pauvre. Or voici qu’un homme, vêtu en frère mineur, se présente à lui en lui disant : « Dieu te sauve parce que tu as eu confiance en moi ». Qui êtes-vous ? demande Jean. "Je suis François". Il s’approche du malade, lui ôte les bandages et touche ses blessures. Les plaies se cicatrisent. L’homme est guérit.
Saint François devant le Sultan
Au cours de la cinquième croisade, François se rend au Proche-Orient. Il veut rencontrer le sultan pour lui annoncer l’Évangile. Arrêté par une patrouille musulmane, il échappe de peu à la mort et il demande à être conduit en présence du sultan. Celui-ci l’écoute avec plaisir. Il l’invite même à prolonger son séjour. Dans son désir de convertir le sultan à la foi chrétienne, François lui propose d’allumer un grand brasier. « J’entrerai dans les flammes avec tes théologiens, dit-il, et tu pourras juger quelle est la plus sainte des deux croyances ». Le sultan lui aurait répondu : « Je doute que mes théologiens veuillent, pour leur foi, subir l’épreuve du feu ». Sur la fresque, on les voit s’éloigner du brasier.
Le sermon aux oiseaux
Un jour François voit dans un champ toutes sortes d’oiseaux. Aussitôt il court vers eux. Loin de s’envoler, les oiseaux l’attendent. Il leur dit : « Que le Seigneur vous donne la paix ! Mes frères les oiseaux, vous avez bien sujet de louer votre Créateur et de l’aimer. Il vous a donné des ailes. À vous, l’espace, le ciel et la liberté." Les oiseaux l'écoutent tout en expriment leur joie : ils allongent le cou, battent des ailes, ouvrent le bec… Puis François les bénit et les invite à s’envoler.