Parution d'articles de presse web concernant édifices religieux, œuvres d'arts ou manifestations chrétiennes.
31 Décembre 2021
Isabelle Cousturié - publié le 02/01/18
Les bénédictions du jour de l’an sont une belle tradition. Un moment solennel, hérité du passé, auquel le chanoine de la métropole Notre-Dame-des-Doms, en Avignon, le père Daniel Bréhier, a décidé il y a quelques années, de redonner du lustre en réinstaurant la bénédiction des clés des maisons, pendant la messe du 1er janvier, en hommage à Marie mère de Dieu, en lui demandant protection pour la nouvelle année.
D’autant qu’aux yeux des croyants, la Vierge est souvent décrite et vénérée comme « la porte du salut, explique le père Bréhier, dans le sens où elle a mis au monde le Christ, le sauveur du monde ». Depuis l’an dernier, les fidèles sont donc de plus en plus nombreux à apporter la clé de leur foyer pour la faire bénir. À travers elle, précise le chanoine, c’est tous ceux qui l’utilisent — c’est-à-dire les habitants, la maison tout entière et tous ceux qui y viennent – qui sont bénis, ce geste rappelant l’importance de l’ouverture à la vie familiale, amicale et associative.
La traditionnelle bénédiction paternelle au Québec, le premier jour de l’an, est une pratique chrétienne familiale populaire héritée de catholiques venus d’Europe à l’époque des colonies. Elle a disparu progressivement avec la fin du XXe siècle, mais une poignée de croyants y restent fermement accrochée, voyant dans cette tradition non pas la symbolique d’un geste « patriarcal » excessif, source de gêne et de malaise pour l’époque mais de bon augure pour resserrer les liens familiaux et éloigner toute querelle et rivalité. C’est le père qui a le privilège de bénir sa famille.
En cas d’absence du père, c’est à l’aîné des garçons que revient la tâche. Symboliquement, ce jour-là, le paternel est comme investi du pouvoir d’un chef d’Église. Sa famille l’entoure, tous bien habillés pour l’occasion. Debout face à eux, il fait un signe de croix et prononce sa bénédiction. Chaque membre après l’avoir reçue, ira la distribuer, après les embrassades, aux voisins et à toute la parenté en leur souhaitant : « Bonne Année et le paradis à la fin de vos jours ! ». À l’origine, ce moment était suivi de la distribution des étrennes et des présents aux enfants qui à l’époque, se donnaient le jour de l’an et non à Noël. Beaucoup de catholiques regrettent la perte de cette tradition qu’ils jugent « des plus respectueuses » et « remplie de charme et d’émotion ». Ils souhaiteraient qu’elle soit réintégrée au sein des familles.
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