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En Quête ou Enquête de Foi ?

Je rêve d’une Église… (Aleteia)

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TRIBUNES

Je rêve d’une Église…

Michel Cool - publié le 01/01/22

L’éditeur et journaliste Michel Cool nous adresse sa chronique bimensuelle sous la forme d’une prière poétique, en guise de vœux de Nouvel an. Nous y retrouvons avec joie les grands témoins de l’Évangile qu’il affectionne particulièrement, serviteurs, prophètes ou martyrs… amis de Dieu et frères de tous les hommes.

Je rêve d’une Église qui retrouverait le goût immodéré des recommencements, des matins de Noël et des aubes de Pâques ; qui poursuivrait avec l’enthousiasme des origines son pèlerinage entamé en Galilée, en ce monde difficile et admirable des humains. Je rêve d’une Église ayant le cran et la persévérance de Charles de Foucauld capable de se dépouiller de ses oripeaux pour « frèrer » avec celles et ceux qui errent dans les grands halls déserts de la société postmoderne. 

Je rêve d’une Église dont les membres sauraient enfin enterrer les haches de guerre qui les opposent, les divisent et les épuisent en vain alors que le monde autour d’eux crève d’un cruel manque d’amour ; alors que les pauvres deviennent toujours plus pauvres et que la Création est mise en péril par nos graves inconséquences. Je rêve d’une Église ayant la sollicitude inspirée et inventive de Dorothy Day pour servir les oubliés des noces et des festins de la mondialisation. 

À la table des pécheurs

Je rêve d’une Église qui aurait le souci obsédant d’avoir la même autorité que son Maître, en pariant toujours sur la capacité des personnes faillibles et repentantes à se relever, à s’amender, à s’accomplir ; en faisant comme Jésus, confiance à l’intelligence humaine, au sens des responsabilités, au désir sincère d’être meilleur. Je rêve d’une Église ayant l’esprit miséricordieux de Desmond Tutu pour faire aimer l’amour par son humble vaillance, par son simple exemple. 

  • Je rêve d’une Église en empathie, se laissant consumer par le feu insatiable de l’Amour.   

Je rêve d’une Église qui ayant tiré toutes les leçons de ses trahisons et de ses échecs, accepterait de s’asseoir à la table des pécheurs ; pour recueillir de bon cœur les semences de vérité et de sainteté qui germent dans les témoignages de ses victimes et des hommes et des femmes qui cherchent, sur les divers sentiers de l’univers, un sens à leur vie. Je rêve d’une Église en empathie, se laissant comme Thérèse de Lisieux, consumer par le feu insatiable de l’Amour.   

Je rêve d’une Église renouvelée par sa faim de l’Esprit saint qui mettrait du « feu dans son cœur, des paroles sur ses lèvres, de la prophétie dans son regard », pour briller comme une petite veilleuse durant les nuits douloureuses ; pour servir d’éclaireuse partout où la peur des ténèbres l’emporte sur l’attrait de la lumière. Je rêve d’une Église s’immergeant comme Madeleine Delbrêl dans les foules citadines et priant pour que la fumée des usines s’élève comme de l’encens vers le ciel. 

À l’école de Nazareth

Je rêve d’une Église qui serait moins bavarde et mieux assidue à l’école de Nazareth pour apprendre le silence, le recueillement, l’intériorité, le discernement, la patience nécessaires pour aimer Dieu et le monde avec une foi adulte et les bras ouverts ; pour donner son pesant d’authenticité au style de vie évangélique qu’elle proclame et revendique pour elle-même. Je rêve d’une Église amicale et hospitalière, incarnée en Algérie par les martyrs de l’amitié, les moines de Tibhirine.  

Je rêve d’une Église réalisant le rêve du Christ Jésus : une Église en plein vent irriguée par le souffle d’une Pentecôte permanente. Une Église plus fraternelle ; une Église plus humaine ; une Église plus chrétienne.

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