Rédigé par carême dans la ville, difus. par Philippe Queruau Lamerie et publié depuis
Overblog
« Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie, dans vos ceintures ; ni sac pour le voyage, ni de tunique, ni souliers, ni bâton. »
Évangile selon saint Matthieu 10, 9-10
Frère Paul-Adrien d'Hardemare
Couvent d’Évry-Courcouronnes
Vendredi 10 mars
Osez partir les mains vides
C’est en écoutant ce verset que saint Antoine a fondé les premiers moines en Égypte. Que saint François a fondé les franciscains. On aurait tort de sous-estimer la puissance de ce verset. Autre verset qui lui est semblable : « Heureux les pauvres en esprit, le royaume des cieux est à eux. » (Matthieu 5, 3)
La pauvreté en esprit, c’est quand on a quitté sa zone de confort ! Vous voulez savoir si vous êtes pauvre en esprit ? Voici un test: quelle est la dernière fois que vous avez pris des risques pour Dieu ? Est-ce que c’était il y a plus d’un mois ?
Quand j’étais aumônier en lycée, nous avions deux critères pour bâtir le programme de l’année : est-ce que c’est fun ? Ça, c’était pour savoir si l’Esprit saint était de la partie. Et, deuxième critère : est-ce que c’est un plan loose ? Ça, c’était pour être sûr d’être fidèle à la croix du Christ. Il faut savoir prendre des risques.
Notre époque aime bien tout prévoir : nos agendas sont bourrés 3 mois à l’avance. Nous avons même des stratégies pour optimiser nos temps libres ! L’Église n’échappe pas à ce désir de tout planifier, dans l’espoir de faire bien les choses — ce qui est louable — mais qui laisse peu de place à l’aventure, l’improvisation, la providence, voire à l’action de l’Esprit saint.
Quand tout est trop organisé, on laisse peu de place à Dieu pour qu’il nous surprenne. N’attendons pas que tout soit prêt. Osons ! Sans avoir tout préparé !