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En Quête ou Enquête de Foi ?

Quelles sont les fêtes mariales majeures ? (Aleteia)

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SPIRITUALITÉ

pARTIE 1

Quelles sont les fêtes mariales majeures ?

Isabelle Cousturié - publié le 05/03/18

Selon la tradition de l’Église, Marie, témoin de l’amour de Dieu peut recevoir plusieurs titres.

Dans la liturgie , il y a divers degrés de célébration des fêtes : la Solennité est le degré supérieur avant la fête et la mémoire. Après l’annonce, le 3 mars dernier, de l’inscription obligatoire de la mémoire de « Marie Mère de l’Église » au calendrier romain, et sa célébration le lundi de Pentecôte, pour toute l’Église catholique, voici les onze titres qui lui sont reconnus et qui sont inscrits au calendrier qu’ils s’agissent de solennités, fêtes ou mémoires. D’autres sont dites « facultatives ».

Trois solennités

La Solennité de l’Immaculée Conception de Marie (8 décembre) célèbre la destinée unique de cette femme juive choisie par Dieu. En elle s’est totalement manifesté le Dieu vivant. Depuis le dogme promulgué par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, Marie est déclarée préservée du péché originel dès sa naissance.

La Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu (1er janvier) célèbre la proclamation de Marie comme étant la Theotókos, celle qui, en la personne de Jésus, et en vertu du dogme de l’union des deux natures divines et humaines en lui, a mis le Verbe de Dieu au monde, la « Mère de Dieu ».

La solennité de l’Assomption de la Vierge Marie (15 août) célèbre la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie. C’est la suite de sa participation à la vie de Jésus.

Quelles sont les fêtes mariales majeures ? (Aleteia)
Trois fêtes

L’Annonciation (25 mars) célèbre le message de l’archange Gabriel venu annoncer à Marie qu’elle a été choisie par Dieu pour être la mère de son Fils Jésus. Dans sa confiance absolue en Dieu, Marie accepte le projet divin (Lc 1, 38)

La Visitation de la Vierge Marie (31 mai) commémore un épisode de l’Évangile selon Luc : la visite que rend Marie, enceinte du Christ, à sa cousine Elisabeth, enceinte elle-même de Jean-Baptiste, pour partager avec elle son allégresse. C’est la sainte Rencontre de deux enfants à naître et le Magnificat de Marie qui jaillit de son exultation.

La fête de la nativité de la Vierge Marie (8 septembre) est l’occasion de célébrer celle qui a eu le courage de dire oui, sans condition, à Dieu. Cette grande fête de l’année liturgique byzantine, inaugure l’économie du salut et l’inscription du Verbe de Dieu dans l’histoire des hommes.

Quelles sont les fêtes mariales majeures ? (Aleteia)
Cinq mémoires obligatoires

La Mémoire de la Vierge Marie, Reine (22 août) est instituée dans le sillage de l’Assomption : deux fêtes, un seul mystère. L’Église fait mémoire du couronnement de la Vierge comme Reine du Ciel, elle qui mit au monde le Fils de Dieu, prince de la paix, dont le Règne n’aura pas de fin.

La Mémoire de Notre-Dame des Douleurs (15 septembre) célèbre le mystère de la compassion de celle qui, au pied de la Croix de son fils agonisant, subit la pire des peines qu’une pure créature ait jamais endurée. Marie partage la compassion de son Fils pour les pécheurs.

La Mémoire de Notre-Dame du Rosaire (7 octobre) rappelle que par la prière du Rosaire on peut tout obtenirPar cette prière, le peuple chrétien invoque le secours de la sainte Mère de Dieu, elle qui fut associée, de manière unique, à l’incarnation, à la passion et à la résurrection du Fils de Dieu.

La mémoire de la présentation de la Vierge Marie (21 novembre), fixée quelques jours avant le commencent de l’Avent, souligne la disponibilité de la Vierge Marie à l’égard de la volonté divine. Marie est prédestinée à devenir le temple vivant de la divinité. Elle est le modèle de l’Église, qui comme elle, se consacre au service de son Dieu par un don total de tout son être. Ce Temple qu’est l’Église rend hommage à ce Temple qu’est Marie.

La Mémoire Marie Mère de l’Église  (Lundi de Pentecôte) rend hommage au mystère de la maternité spirituelle de Marie qui, dans l’attente de l’Esprit Saint à la Pentecôte (Ac 1, 14), n’a jamais cessé de prendre soin maternellement de l’Église pèlerine dans le temps. « Elle peut favoriser, chez les pasteurs, les religieux et les fidèles, la croissance du sens maternel de l’Église et de la vraie piété mariale » (Pape François)

Autres mémoires

Des mémoires facultatives sont en lien avec des lieux de pèlerinage comme Notre-Dame du Mont-Carmel (16 juillet), Notre-Dame de Lourdes (11 février), et la Dédicace de Sainte-Marie Majeure de Rome (5 août). La dernière fête est le Cœur immaculé de Marie, au lendemain de la Solennité du Sacré-Cœur de Jésus, donc le samedi qui suit le deuxième dimanche de la Pentecôte. Traditionnellement, le samedi est consacré à la Vierge Marie : quand ce jour n’est pas occupé par une Solennité, une Fête ou une Mémoire obligatoire, on peut célébrer la Mémoire de Notre Dame.

© Francisco Rizi (1608–1685)

© Francisco Rizi (1608–1685)

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Comment Theotokos est devenu le nom parfait de la Vierge Marie

Philip Kosloski - publié le 27/10/17

Le 1er janvier, la Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu, célèbre la proclamation de Marie comme étant la Theotókos. C'est l’Église primitive qui a décidé de résumer la maternité de Marie en cet unique mot grec.

En l’an 431, un âpre débat éclate au sein de l’Église catholique à propos de l’une des dénominations de la Vierge Marie. Le conflit requiert même la tenue d’un concile œcuménique exceptionnel dans la ville d’Éphèse afin de trancher la question. Deux points de vue s’opposent, l’un soutenu par le patriarche Nestorius de Constantinople, l’autre par saint Cyril d’Alexandrie. Nestorius estime que Marie devait être appelée Christotokos, « Mère du Christ » (litt. « Celle qui porta le Christ » ou « Celle qui donna naissance au Christ »). Nestorius employait là un terme qui laissait entendre que pour lui, le Christ était constitué de deux entités ou personnes distinctes, l’une divine et l’autre humaine. Dès lors, la Vierge Marie, en donnant chair à Jésus, pouvait être appelée Mère du Christ mais pas Mère de Dieu », explique Fr. Dwight Longnecker dans l’article qu’il consacre à ce sujet.

Face à lui, saint Cyril et de nombreux évêques considèrent, eux, que le terme adéquat pour désigner la Vierge devait être Theotokos, la Mère de Dieu (litt. « Celle qui porta Dieu » ou « Celle qui donna naissance à Dieu »). Cette terminologie permet d’attester que Jésus est bien « une personne de deux natures qui sont unies ». Une écrasante majorité se prononce en faveur de l’appellation Theotokos et Nestorius est déchu de son statut de patriarche de Constantinople. Le titre de « Mère de Dieu » ne signifie pas que Marie aurait existé avant Dieu ou l’aurait créé, mais qu’elle a donné naissance à Jésus qui est pleinement Dieu et pleinement homme. Voici comment ce mystère est formulé dans le Catéchisme de l’Église catholique : « Celui qu’elle a conçu comme homme du Saint-Esprit et qui est devenu vraiment son Fils selon la chair, n’est autre que le Fils éternel du Père, la deuxième Personne de la Sainte Trinité. L’Église confesse que Marie est vraiment Mère de Dieu (Theotokos) (cf. DS 251). »

Les chrétiens de tradition orthodoxe et byzantine continuent d’utiliser cette appellation, qu’ils préfèrent à toute autre. Les paroles de l’un de leurs anciens cantiques résument cette vérité complexe de manière poétique : « Celui que l’univers entier ne pouvait contenir fut contenu en votre sein, Ô Theotokos. » La décision de nommer Marie Theotokos constitua un tournant dans l’histoire de l’Église. Ce choix permit de clarifier sa position concernant la personne de Jésus et de consolider son enseignement quant à la nature de l’incarnation du Christ. Les croyances portées par l’Église depuis le temps des premiers apôtres à propos de la personne de Jésus furent en somme ratifiées lors du concile d’Éphèse.

De plus, l’attribution de ce nom permit de confirmer le rôle privilégié de Marie dans l’histoire du Salut, et d’approfondir la compréhension du grand mystère qui se déroula en son sein. En 1931, à l’occasion du quinzième centenaire du concile d’Éphèse, le pape Pie XI instaura la fête de la Maternité Divine de Marie le 11 octobre. Après Vatican II, la fête fut reportée au 1er janvier et s’intitule depuis Solennité de Marie, Mère de Dieu.

Antoine Mékary I Aleteia - Le pape François devant la Vierge Salus populi Romani après une procession de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Sainte-Marie-Majeure, pour la Fête-Dieu, le 26 mai 2016.

Antoine Mékary I Aleteia - Le pape François devant la Vierge Salus populi Romani après une procession de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Sainte-Marie-Majeure, pour la Fête-Dieu, le 26 mai 2016.

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Pourquoi avoir choisi Marie pour être la mère de Dieu ?

Agnès Pinard Legry - publié le 04/02/19

Dans un nouveau livre d’entretiens intitulé "Je vous salue Marie", le pape François revient sur la puissance de cette prière "qui nous accompagne depuis l’enfance" ainsi que sur la figure de Marie, "une femme normale".

« Aujourd’hui nous sommes devant une des merveilles du Seigneur : Marie ! Une créature humble et faible comme nous, choisie pour être Mère de Dieu, Mère de son Créateur », affirme le pape François dans un livre intitulé Je vous salue Marie, paru fin janvier et tiré d’un entretien télévisé en onze épisodes avec le père Marco Pozza, aumônier de prison à Padoue (Italie). Dans cette méditation, le souverain pontife revient notamment sur le choix de Dieu de faire de Marie la mère de son Fils.

« Dieu nous surprend »

Le pape François y voit trois réalités. « La première, Dieu nous surprend », indique-t-il. « Il est vraiment dans la pauvreté, dans la faiblesse, dans l’humilité qui se manifeste et nous donne son amour pour nous sauver ». Marie incarne parfaitement cette réalité : « Dieu l’a vraiment choisie, elle, une simple jeune fille de Nazareth, qui ne vit pas dans les palais du pouvoir et de la richesse ».

« La fidélité dans le fait de Le suivre »

« Dieu nous demande fidélité » est la deuxième réalité. « Se souvenir toujours du Christ, le garder en mémoire, et cela, c’est persévérer dans la foi ; Dieu nous surprend avec son amour, mais il demande la fidélité dans le fait de Le suivre », détaille le souverain pontife. Il nous appelle à la même fidélité que celle de Marie qui a dit « oui » à Dieu, « un “oui“ qui a bouleversé son humble existence de Nazareth » et qui a été « le premier de beaucoup de “oui“ prononcés dans son cœur, dans les moments joyeux comme dans les moments de douleur ».

La troisième réalité est la suivante : « Dieu est notre force ». « Regardons Marie : après l’Annonciation, le premier geste qu’elle accomplit est un geste de charité envers sa vieille parente Élisabeth et les premières paroles qu’elle prononce sont : “Mon âme exalte le Seigneur“ », rappelle ainsi le souverain pontife. Ainsi, à l’image de Marie, « si nous pouvons comprendre que tout est don de Dieu, quel bonheur dans notre cœur ! Tout est donné par lui ».

 

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Qu’est-ce que l’Immaculée Conception ?

Joël Sprung - publié le 09/12/13

La Sainte Vierge est dite « comblée de grâce ».

La sainte Vierge est dite « comblée de grâce ». Comme telle, elle a été entièrement préservée du péché originel dès sa conception. Cet enseignement transmis très tôt par les pères de l’Église sera promulgué définitivement en 1854 par le Pape Pie IX.

Pour être la Mère du Sauveur, Marie « fut pourvue par Dieu de dons à la mesure d’une si grande tâche » (LG 56). L’ange Gabriel, au moment de l’Annonciation la salue comme « pleine de grâce » (Lc 1,28). En effet, pour pouvoir donner l’assentiment libre de sa foi à l’annonce de sa vocation, il fallait qu’elle soit toute portée par la grâce de Dieu. » (CEC 490).

L’union de deux natures : humaine et divine 

Dans l’incarnation du Verbe se réalise l’union des deux natures, humaine et divine. Pour cette union singulière, unique et exceptionnelle, l’élue en qui elle se réaliserait devait être déjà parfaitement sainte. Parce que pour cette noce unique, il fallait que sa liberté soit parfaite, en vue d’épouser véritablement, librement, la volonté de Dieu. En effet, ce n’est que délivré du péché que l’homme est totalement libre. Et en Marie, cette liberté devait être totale pour accepter sa vocation : cette union si intime avec Dieu.

Par ailleurs, la tradition enseigne que, de même que la mort est entrée dans le monde par la faute d’une femme, le monde est sauvé par le « oui » d’une femme. Ainsi ce n’est pas la personne en tant qu’elle est femme qui devait porter la culpabilité de la faute originelle. S’il en avait été ainsi, bon gré mal gré, les femmes de toutes les générations auraient dû porter sur elle l’opprobre, assumer par ressemblance à Eve la culpabilité de la faute originelle. Être femme aurait supposé être « indigne », incarner la culpabilité. Mais par l’élection de Marie, nous sommes tenus loin de cette erreur, et obligés à une juste appréciation de la dignité admirable portée par la femme. Car c’est aussi d’une femme que nait le fils de Dieu par qui le monde est sauvé, une femme qui est ainsi élevée à la plus haute dignité des créatures, au-dessus de toutes les créatures. « Le nœud dû à la désobéissance d’Eve, s’est dénoué par l’obéissance de Marie ; ce que la vierge Eve avait noué par son incrédulité, la Vierge Marie l’a dénoué par sa foi ». (Catéchisme de l’Église Cath. 494).

Le dogme de l’Immaculée Conception

Comblée de la grâce de Dieu, donc entièrement reçue de Lui, la très sainte Vierge Marie peut se donner librement et entièrement à Lui. Elle répond ainsi par un don à la ressemblance du don qu’elle a reçu, pour devenir la Mère de Dieu. C’est cette liberté du don parfait que permet l’Immaculée Conception.

« Au fil des siècles, l’Église a pris conscience que Marie, « comblée de grâce » par Dieu (Lc 1,28), avait été rachetée dès sa conception. C’est ce que confesse le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé en 1854 par le pape Pie IX. » (CEC. 491).

Le dogme de l’Immaculée Conception prend sa source dans le récit de l’Annonciation :  la tradition a toujours interprété la salutation de l’ange, « comblée de grâce », comme ce don spécial fait à Marie. Dès les premiers siècles du christianisme, surtout en Orient, l’Église célèbre la pureté de Marie. Les pères de l’Église la définissent comme « Panaghia », c’est-à-dire la toute sainte, sanctifiée par l’Esprit-Saint, « lys très pur », « immaculée ».

En Occident, la tradition de l’Église a toujours maintenu la doctrine de l’Immaculée Conception. Mais l’évolution vers la définition du dogme fut confrontée à des difficultés théologiques : en premier lieu, l’universalité du Salut dans la mort et la résurrection du Christ pouvait être mise en cause par l’idée que, préservée du péché, Marie n’aurait pas eu besoin d’être sauvée. Par ailleurs, il s’agissait de savoir si Marie avait été « conçue sans péché » ou conçue d’abord, puis délivrée du péché ensuite.

La véritable controverse commence en Europe au XIIe siècle avec la naissance des universités et de la scolastique. Anselme de Canterbury élabore le concept de pré-rédemption, soutenant que la rédemption avait été appliquée à la Vierge dès avant sa naissance. Le franciscain Jean Duns (1265-1308) est l’auteur de la maxime « Potuit, decuit, fecit » (« Dieu pouvait préserver sa Mère du péché de la race, il convenait qu’il le fît et il l’a fait »). L’Immaculée Conception n’était donc pas une exception à la rédemption du Christ, mais son action salvifique la plus parfaite et efficace.

Toutefois, la controverse se poursuit et en 1439, la question est portée devant le Concile de Bâle, qui, après deux ans de discussions, se prononce en faveur de l’Immaculée Conception. Mais, ne s’agissant pas d’un concile œcuménique, il ne peut en faire encore un dogme. À partir du XVIe siècle, les grandes universités deviennent des bastions de la défense du dogme. En 1476, avec le pape Sixte IV, la fête de la Conception de Marie est introduite dans le calendrier romain. Le 8 décembre 1661, le pape Alexandre VII promulgue la constitution Sollicitudo omnium Ecclesiarum, déclarant que l’immunité de Marie du péché originel dès le premier moment de la création de son âme et de son infusion dans le corps est objet de foi. Un soutien à l’Immaculée Conception vient aussi des catéchismes de Canisius (XVIe siècle), Bellarmin (XVIIe siècle) et Bossuet (XVIIIe siècle).

En 1830, Catherine Labouré (1806-1876) reçoit une apparition de la Vierge qui lui confie le devoir de répandre dans le monde entier la « Médaille miraculeuse » avec l’image de Marie et l’inscription : « Conçue sans péché ». La dévotion qu’elle suscite parmi les fidèles est si grande que beaucoup d’évêques demandent au pape Grégoire XVI de définir le dogme de l’Immaculée Conception.

Dans la bulle Ineffabilis Deus en 1854 enfin, le dogme est proclamé par son successeur Pie IX : « La doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tâche du péché originel, est révélée de Dieu ».

Quatre ans après, une Dame vêtue de blanc et d’une ceinture bleue apparaît à Lourdes à la jeune Bernadette Soubirous, en disant : « Je suis l’Immaculée Conception », confirmation significative de la proclamation de Pie IX.

« Cette sainteté éclatante absolument unique […] lui vient tout entière du Christ : elle est rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils » (LG 53). Plus que toute autre personne créée, le Père l’a « bénie par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ » (Ep 1, 3). Il l’a « élue en Lui, dès avant la fondation du monde, pour être sainte et immaculée en sa présence, dans l’amour » (cf. Ep 1, 4). » (CEC 492).

L’Immaculée Conception est ce qui rend la sainteté de Marie tout à fait unique. En effet, bien que sauvée comme nous tous par la mort et la résurrection du Christ, ce Salut lui est accordé dès sa conception. Elle est choisie par Dieu dès « l’origine des temps » et le Verbe s’incarne en elle à « la plénitude des temps ». Ces événements dépassent la simple contingence des événements de ce monde. Ce sont des événements qui ont une portée, et même une nécessité eschatologique. Ce sont des événements qui ont leur source au-delà des temps, dans la volonté du Tout Puissant. Entre eux, il n’y a pas d’avant ni d’après. Il n’y a qu’une seule et même action salvifique de Dieu rendue présente à l’histoire des hommes dans le temps qui convient à la Providence.

Aussi l’Immaculée Conception est étroitement lié à la prédestination de Marie. « Dieu a envoyé son Fils » (Ga 4, 4), mais pour lui « façonner un corps » (cf. He 10, 5) il a voulu la libre coopération d’une créature. Pour cela, de toute éternité, Dieu a choisi, pour être la Mère de Son Fils, une fille d’Israël, une jeune juive de Nazareth en Galilée, « une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David, et le nom de la vierge était Marie » (Lc 1, 26-27) : Le Père des miséricordes a voulu que l’Incarnation fût précédée par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, en sorte que, une femme ayant contribué à l’œuvre de mort, de même une femme contribuât aussi à la vie (LG 56 ; cf. 61). » (Catéchisme Église Cath. 488).

Le Salut en Christ est une re-création de l’homme. Le Christ est l’homme nouveau, le nouvel Adam, et il nous destine à être incorporés à cette nouvelle humanité réalisée en son corps. En sorte qu’en Christ l’humanité fait comme l’expérience d’une évolution radicale, un « saut d’espèce », qui n’est pas tant biologique qu’ontologique. Et si nous pouvions filer la métaphore de l’évolution, nous pourrions dire alors que la Sainte Vierge Marie serait comme le « chaînon manquant » entre le vieil homme et l’homme nouveau. Première créature sauvée par le Christ, et mère de toutes les autres créatures. Marie est, pour ainsi dire, le sacrement de la nouvelle naissance.

Avec elle, nous, disciples au pied de la croix, pouvons entendre le Christ nous dire : « Voici ta mère ». Ainsi nous sommes comme engendré de Marie, parce que nous sommes incorporés au corps de son fils. Nous entrons avec Marie dans une nouvelle filiation, qui nous fait quitter la spirale du péché originel.

L’Immaculée Conception est aussi liée à la virginité perpétuelle de Marie. Comme sacrement de la créature nouvelle, son âme reste pure comme, par analogie, son corps reste vierge. Enfin, c’est parce qu’elle est conçue sans péché, toujours immaculée, qu’elle ne connaitra pas la corruption de la mort, et que toute l’Église peut fêter avec elle son Assomption dans le ciel, dernier dogme la concernant. Voilà ce qui rend l’Immaculée Conception si importante pour la foi des chrétiens.

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pARTIE 5

TRIBUNES

Pourquoi prier Marie en ces temps difficiles pour l’Église ?

Jean-Michel Castaing - publié le 09/10/18

En ce mois d’octobre, le pape François demande aux fidèles de prier le Rosaire pour l’Église. Cette invitation n’est pas anodine : la Vierge est un rempart assuré contre la puissance du Mal.

La foi catholique tient pour une vérité que Marie a été conçue sans le péché originel. Le dogme du péché originel est devenu étranger aux mentalités de nos contemporains. Cette solidarité en Adam dans le mal n’est pas facile à comprendre pour nos esprits marqués par l’idéologie individualiste du libéralisme. Pourtant, en y réfléchissant bien, il n’est pas difficile d’admettre qu’un climat spirituel malsain peut contaminer l’individu le plus pur.

Deux solidarités antagonistes

Par exemple, un homme né dans un régime totalitaire aura toutes les peines du monde à se préserver du mensonge. Celui-ci devient comme une seconde nature pour l’individu évoluant dans une société au sein de laquelle les rapports humains sont viciés dès le départ par la chape de plomb idéologique que le régime politique fait retomber sur l’ensemble du corps social. Autre exemple : il est difficile de rester pur au sein d’une société où l’érotisme s’affiche à tous les coins de rue. En son temps, le saint pape Jean-Paul II avait parlé de « structures de péché ». Par analogie, la faute originelle a contaminé la nature humaine de telle sorte que le vieil Adam a soupiré après un Sauveur pour venir le délivrer de cette tare en apparence indélébile.

Cependant, il ne faut pas s’arrêter à cette solidarité dans le mal (et le malheur). Il est plus nécessaire encore de la considérer à la lumière de la solidarité dans le salut, c’est-à-dire à la lumière de Jésus-Christ. Car si nous naissons marqués par le péché en Adam, par le baptême, nous renaissons sauvés et divinisés en Jésus-Christ. Pris dans le réseau de servitude de cette communion des pécheurs qu’est le péché originel, Dieu ne nous a pas abandonnés à ce sort funeste. Son Fils est venu établir une nouvelle communion entre tous les membres de l’espèce humaine : celle des saints.

Marie a préparé la voie

À quels fruits reconnaît-on les bienfaits de cette solidarité dans le bien ? À ce que le bien pratiqué par telle personne répercutera ses effets sur l’existence et les actes de telle autre. Les hommes s’entraînaient jadis mutuellement au mal. Par l’effet de la grâce, ceux qui mettent leur foi en Jésus-Christ rivalisent maintenant de zèle afin de se porter secours les uns aux autres. Tel est l’heureux résultat de la levée de l’hypothèque du péché originel opérée par la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

Toutefois, ce renversement de la solidarité dans le mal en solidarité dans le bien ne s’est pas produit comme par enchantement. Il a fallu pour cela que Dieu prenne la décision onéreuse d’envoyer son Fils dans le monde, sachant très bien qu’il y laisserait (librement) la vie. Cette venue du Verbe dans notre chair ne s’est pas réalisée elle aussi par un coup de baguette magique. Le Fils devait naître d’une femme toute pure, afin de lui fournir une demeure digne de sa divinité. Ainsi s’explique la raison de la préservation de la Vierge Marie de la morsure du péché originel.

Marie est toute pure dès Sa conception. Cependant ce privilège, lié à l’Incarnation, n’est pas au seul bénéfice de la mère de Jésus. Dieu n’accorde jamais de grâce à une personne pour son seul profit personnel. L’obtention d’un privilège spirituel a toujours pour but de faire grandir le Corps de l’Église tout entier. Il n’en va pas différemment pour la conception immaculée de Marie. La Vierge a été préservée du péché originel afin de préparer la voie à Jésus-Christ, l’auteur et la source de la grâce qui nous justifie et qui, en plus de nous rétablir dans la justice originelle, nous fait devenir enfants de Dieu. Voilà pourquoi il est important de la prier en ces temps difficiles pour l’Église.

Une question de foi

Il faut aller plus loin. Marie est d’abord « celle qui a cru », ainsi que le lui déclare sa cousine Élisabeth lors de la Visitation. S’il est important de souligner la place cardinale de la foi dans la vie de la Vierge, c’est parce que le péché originel est d’abord une question de foi avant d’être une affaire d’actes transgressifs et répréhensibles. Dans le récit de la chute d’Adam et Ève du livre de la Genèse, le premier couple de l’histoire tombe à cause du crédit qu’il accorde aux suggestions du serpent qui dépeint Dieu comme un Maître jaloux, soupçonneux, méfiant, avare et craignant la concurrence. En écoutant cette voix démoniaque, Adam et Ève perdent la foi droite en la bonté de Dieu, qui cesse pour eux d’être un Père plein d’attention et d’amour.

À l’opposé, si une nouvelle ère de l’histoire humaine commence avec Marie, cela tient à ce que celle qui deviendra la mère du fils de la promesse, Jésus, a cru aux promesses de Dieu lorsque Celui-ci lui a annoncé, par la voix de l’ange Gabriel, qu’elle enfanterait le Fils du Très-Haut.  De même croira-t-elle au pied de la Croix – dans quelles conditions ! Pour Marie, Dieu reste le Père d’Israël et de l’humanité entière. Jamais elle n’a douté de sa bonté foncière, tout simplement parce qu ’elle est restée intacte des vestiges du péché des origines. Ainsi, prier la Vierge, c’est prier afin de grandir dans la foi. Et plus nous croirons en la paternité aimante de Dieu, plus nous serons zélés à embellir l’épouse qu’il a donnée à son Fils : l’Église.

Fr Lawrence Lew O.P. CC BY-NC-ND 2.0

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La consécration des États à Jésus par Marie, source de grâce pour les peuples

Alexandre Francheteau - Agence I.Media - publié le 21/09/17

S’ajoutant à une liste de pays déjà conséquente, les évêques d'Écosse viennent de consacrer leur pays au Cœur Immaculé de Marie, le 3 septembre. Tour d'horizon des nations qui ont franchi le pas.

Au nord de l’Angleterre, 5 000 fidèles n’ont pas eu peur de braver la fameuse pluie écossaise, début septembre, pour assister à la consécration solennelle de leur pays au Cœur Immaculé de Marie par leurs évêques. La cérémonie, présidée par l’archevêque de Glasgow, Mgr Philip Tartaglia, a eu lieu au sanctuaire de Carfin (Écosse). Dans la formule de consécration, où il s’adressait à la Mère de Dieu, l’archevêque a parlé au nom de tous : « Nous te consacrons l’Écosse, tout ce que nous aimons et tout ce que nous avons. À toi, nous donnons nos esprits, nos cœurs, nos corps, nos âmes, et nous nous mettons nous-mêmes à ton service, nos familles, nos communautés ». Qualifiant cette journée d’ « historique », de « grande fête » pour le pays et pour toute l’Église catholique.

De fait, en Europe, beaucoup de grandes nations catholiques ont prononcé cette consécration par le passé. C’est le cas de  la France, consacrée à Dieu par les mains de Marie le 10 février 1638, selon le vœu du roi Louis XIII. Le Portugal, quant à lui, fut confié à Marie dès 1644. Deux ans plus tard, Marie est déclarée reine du Portugal, sous le vocable de son « Immaculée Conception ». Ce qui explique, au passage, pourquoi le souverain portugais a refusé depuis lors de porter une couronne…

L’Allemagne, pourtant protestante, est consacrée à Dieu par Marie au cours de l’année mariale de 1950, par le cardinal Frings. Ce sera ensuite l’Irlande en 1979, en présence de Jean Paul II. Plus récemment, le 18 février 2017, l’Angleterre et le Pays de Galles ont été consacrés au Cœur Immaculé de Marie, par le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster.

Au-delà des frontières européennes, en Amérique du Sud, on peut citer le Pérou en 2016, avant lui le Venezuela et le Chili. En Afrique, mentionnons également le Zimbabwe, le Mozambique, et le Ghana, qui a renouvelé cet acte au cours de l’année. Le Congo s’est lui consacré au Cœur Immaculé de Marie le 4 février 2017, en présence du cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège.

Sans oublier, au Moyen-Orient, le Liban en 2013 et l’Irak en 2003, avec tous les patriarches et évêques des différentes Églises chrétiennes du pays, devant la statue de la Vierge « Reine de la Paix ».

Une longue tradition

L’acte de se consacrer à la Vierge Marie, ou, pour être plus exact, « à Dieu, par Marie », remonte à saint Bernard de Clairvaux, qui parlait d’elle comme le « canal » de la grâce, et à saint Jean Eudes. Il a ensuite été rendu populaire au début du XVIIIe siècle par saint Louis-Marie Grignion de Monfort. Dans son Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge, celui-ci invite les chrétiens à remettre toute leur personne à Marie, en contrepartie de quoi la Sainte Vierge s’engage à veiller sur eux.

Au XXe siècle, la consécration au Cœur Immaculé de Marie a été un des grands messages des apparitions à Fatima en 1917, toujours actuel selon Benoît XVI. La Sainte Vierge dira ainsi aux trois jeunes bergers, dont deux ont été canonisés en mai dernier par le pape François : pour sauver les âmes du péché, « Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé ». Ajoutant qu’après bien des tribulations, son Cœur Immaculé « triomphera ».

Quelles sont les fêtes mariales majeures ? (Aleteia)

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L’Angleterre sera de nouveau consacrée à Marie en 2020

Isabelle Cousturié - publié le 19/09/17

Un an après l’élévation de la chapelle du sanctuaire national Notre-Dame de Walsingham au titre de basilique par le pape François, le recteur Mgr John Armitage annonce la consécration de l'Angleterre à Marie en 2020.

L’Angleterre, en 2020, sera de nouveau consacrée comme « dot de Marie » (« Dowry of Mary »), ce titre que la Mère de Dieu détenait depuis le XIe siècle dans le pays mais qui s’est perdu avec l’arrivée de la réforme et la naissance de l’Église anglicane. L’annonce a été faite par le recteur du sanctuaire de Notre-Dame de Walsingham, Mgr John Armitage, en précisant qu’une cérémonie aurait lieu à cette occasion, le jour de l’Annonciation. Les préparatifs ont déjà commencé au plan spirituel. Le recteur a lancé une neuvaine qui s’achèvera ce 24 septembre, jour du renouvellement de la consécration de l’Angleterre à la Vierge Marie, il y a 67 ans (1950), rapporte le Catholic Herald.

Un an après l’élévation de la chapelle du sanctuaire au titre de basilique par le pape François, Mgr Armitage accueille l’événement avec joie. Il espère que cette neuvaine sera l’occasion pour toute l’Église, en Angleterre et au pays de Galles, d’accueillir la Vierge de Walsingham comme « une puissante intercessrice ». La désignation de l’Angleterre comme dot de Marie indique une « protection spéciale » de la Mère de Dieu sur le pays.

La « Maison de Nazareth » en Angleterre

Il faut dire qu’au XIe siècle, en Angleterre, la dévotion à la Mère de Dieu était très répandue, probablement plus répandue que partout ailleurs sur le territoire de l’Europe occidentale. Le sanctuaire de Walsingham est un – et le dernier créé — des dix sanctuaires dédiés à la Mère de Dieu sur le territoire. Selon la tradition, la Vierge y est apparue en 1061 à une noble saxonne, Lady Richedis de Faverches, à qui elle demande de construire une réplique de sa maison à Nazareth. La Vierge Marie voulait, précise-t-on sur le site Nouvelle Évangélisation, que le peuple de Grande Bretagne célèbre l’Annonciation, source de la Rédemption de l’humanité. La Sainte Maison est alors construite en bois et ornée d’une statue de la Vierge Marie tenant l’Enfant Jésus assis dans ses bras. Les fidèles y affluaient de toutes les régions d’Angleterre et du continent, et Walsingham est resté, durant tout le Moyen Âge, l’un des plus grands pèlerinages d’Europe du Nord. Puis est arrivée la Réforme protestante et le sanctuaire a été détruit sur ordre du roi Henri VIII, en 1538.

Il faudra 400 ans au sanctuaire pour se relever de ses cendres et retrouver la pleine dévotion de ses pèlerins, à l’initiative d’un prêtre anglican Alfred Hope Patten, dans les années trente du siècle passé. Une dévotion que rappelle néanmoins le pape Léon XIII en rencontrant des pèlerins catholiques anglais à Rome en 1893, évoquant le « merveilleux amour filial qui brulait dans les cœurs » de leurs ancêtres pour « la grande Mère de Dieu » (ilsussidiario).

Les catholiques vénèrent particulièrement Notre-Dame de Walsingham le 24 septembre, les anglicans le 15 octobre.

 

build upon-Mariano Mantel-Mazur-catholicnews.org.uk/Luiz Henrique-cc

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ACTUALITÉS

Cinq révélations étonnantes sur le « troisième secret »     (le vrai) de Fatima

Philip Kosloski - publié le 17/05/16

"Le message de Fatima, avec l'appel déchirant à la conversion et à la pénitence, porte en réalité au cœur de l'Évangile", avait commenté le cardinal Ratzinger, le futur Benoît XVI.

Au siècle dernier, des gens du monde entier n’ont eu de cesse d’échafauder des théories, basées sur des suppositions, pour décrypter le message caché dans les « trois secrets » de Fatima. Cependant, Sœur Lucie, l’une des voyantes, confirma qu’elle avait bel et bien reçu une vision mais pas son interprétation. « L’interprétation, disait-elle, ne revient pas au voyant mais à l’Église. » C’est à l’Église d’interpréter les différents signes et symboles de Notre-Dame de Fatima afin de proposer aux fidèles un guide clair pour comprendre ce que Dieu veut révéler.

C’est ce qu’a fait justement l’Église en l’an 2000, lorsque le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a rédigé un long commentaire théologique du fameux « troisième secret ». En clarifiant les signaux et symboles des visions de la Vierge, il a fait un certain nombre de découvertes extraordinaires.

Voici des extraits du commentaire théologique publié en l’an 2000 lors de la révélation de la troisième partie du secret de Fatima et signé par le cardinal allemand.

« Pénitence, Pénitence, Pénitence ! »

La parole-clé de ce « secret » est un triple cri : « Pénitence, Pénitence, Pénitence ! » Il nous revient à l’esprit le début de l’Évangile : « Pænitemini et credite evangelio » (Mc 1, 15). Comprendre les signes des temps signifie comprendre l’urgence de la pénitence – de la conversion – et de la foi. Telle est la réponse juste au moment historique, marqué par de graves dangers qui seront exprimés par les images ultérieures.

Le message central de Notre-Dame de Fatima était donc « Pénitence ». Elle a voulu rappeler au monde l’urgence de s’éloigner du mal et de réparer les dommages provoqués par nos péchés. Telle est la « clé » pour comprendre le reste du « secret ». Tout tourne autour de l’urgence de la pénitence.

« Nous préparons l’épée de feu »

L’ange avec l’épée de feu à la gauche de la Mère de Dieu rappelle des images analogues de l’Apocalypse. Il représente la menace du jugement, qui plane sur le monde. La perspective que le monde pourrait être englouti dans une mer de flammes n’apparaît absolument plus aujourd’hui comme une pure fantaisie : l’homme lui-même a préparé l’épée de feu avec ses inventions. La vision montre ensuite la force qui s’oppose au pouvoir de destruction – la splendeur de la Mère de Dieu et, provenant d’une certaine manière de cette splendeur, l’appel à la pénitence.

Cette partie de l’apparition est probablement la plus angoissante. Dieu, semble-t-il, pourrait nous détruire tous avec une « épée de feu ». Mais, souligne le cardinal Ratzinger, l’ « épée de feu » serait créée par nous-mêmes (comme la bombe atomique par exemple), et non par un feu qui descend du Ciel. La bonne nouvelle est, selon la vision, que l’épée de feu s’éteint au contact de la splendeur de la Vierge, et provenant de cette splendeur, l’appel à la pénitence. Marie a le dernier mot et sa splendeur peut arrêter tous les cataclysmes du monde.

« L’avenir n’est pas gravé sur la pierre »

Est soulignée l’importance de la liberté de l’homme : l’avenir n’est absolument pas déterminé de manière immuable, et l’image que les enfants ont vue n’est nullement un film d’anticipation de l’avenir, auquel rien ne pourrait être changé. Toute cette vision se produit en réalité seulement pour faire apparaître la liberté et pour l’orienter dans une direction positive. Le sens de la vision n’est donc pas de montrer un film sur l’avenir irrémédiablement figé. Son sens est exactement opposé, à savoir mobiliser les forces pour tout changer en bien.

 Contrairement à la conviction populaire, les visions intenses proposées par Notre-Dame de Fatima ne sont pas un film sur l’avenir, sur ce qui va se produire. Mais il s’agit d’une prévision de ce qui pourrait arriver si nous ne répondons pas à son appel à la pénitence et à la conversion du cœur, qu’Elle opère. Nous conservons notre libre-arbitre et sommes invités à l’utiliser en vue du bien de l’humanité tout entière.

« Le sang des martyrs est semence de l’Église »

La conclusion du « secret » (…) est une vision consolante, qui veut qu’une histoire de sang et de larmes soit perméable à la puissance de guérison de Dieu. Des anges recueillent sous les bras de la croix le sang des martyrs et irriguent ainsi les âmes qui s’approchent de Dieu… De même que de la mort du Christ, de son côté ouvert, est née l’Église, de même la mort des témoins est féconde pour la vie future de l’Église. La vision de la troisième partie du « secret », tellement angoissante à ses débuts, s’achève donc sur une image d’espérance : aucune souffrance n’est vaine, et précisément une Église souffrante, une Église des martyrs, devient un signe indicateur pour l’homme à la recherche de Dieu.

La vision, il est vrai, comporte beaucoup de souffrance, mais celle-ci n’est pas vaine. L’Église aura peut-être beaucoup à souffrir dans les années à venir, ce qui n’est probablement pas une surprise. L’Église a vécu la persécution depuis la crucifixion de Jésus, et notre souffrance actuelle produira des effets dans l’avenir.

« Ayez confiance ! J’ai vaincu le monde »

« Mon Cœur immaculé triomphera. » Qu’est-ce que cela signifie ? Le cœur ouvert à Dieu, purifié par la contemplation de Dieu, est plus fort que les fusils et que les armes de toute sorte… Le Malin a du pouvoir sur ce monde… Il a du pouvoir parce que notre liberté se laisse continuellement détourner de Dieu. Mais (…) la liberté pour le mal n’a plus le dernier mot. Depuis lors, s’imposent les paroles : « Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance ; moi je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 33). Le message de Fatima nous invite à nous fier à cette promesse.

En conclusion, le « secret » de Fatima nous apporte l’espérance dans ce monde déchiré par la haine, par l’égoïsme et par la guerre. Satan ne triomphera pas et ses plans machiavéliques seront déjoués par le Cœur Immaculé de Marie. Sans doute y aura-t-il de la souffrance dans un futur proche, mais si nous nous fions à Jésus et sa Mère, nous serons victorieux.

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