SAINT FRANÇOIS ASSISE ET LA CROIX DE SAINT DAMIEN

22 Septembre 2022

La Croix de Saint Damien

o clarim Hebdomadaire catholique de macao

SAINT FRANÇOIS ASSISE ET LA CROIX DE SAINT DAMIEN

* L'art comme instrument de Dieu *

Le 12 octobre 2018 Toutes les catégories, Foi et Vie

– Miguel Augusto avec des sources franciscaines

Le 4 octobre, l'Église catholique célèbre l'un de ses plus grands saints, saint François d'Assise, fondateur de l'Ordre des frères mineurs (OFM), approuvé par le pape Innocent III en l'an 1209. Nous en profitons pour parler de la croix de San Damiano, très chère aux franciscains. Cette croix a été un instrument de Dieu dans la conversion de saint François d'Assise, comme disait sainte Claire. C'est une remarquable œuvre d'art sacré avec un précieux message théologique et évangélique tissé autour de la Passion du Seigneur. L'implication du saint avec cette icône a donné lieu à l'admiration que nous avons maintenant pour le crucifix de saint Damien.

Au cours de l'été 1206, François se promenait dans les environs de San Damiano lorsqu'il sentit un tiraillement intérieur de l'Esprit l'inciter à prier. Obéissant à la voix intérieure, François entre dans l'église de San Damiano, descend l'escalier usé dans la voûte sombre et noircie par la fumée et tombe à genoux devant l'icône familière.

François leva les yeux vers le visage serein du Seigneur crucifié, les yeux de l'icône fermés par la mort. « Dieu très haut et glorieux, priait-il, éclaire les ténèbres de mon cœur. Donne-moi, Seigneur, une foi juste, une certaine espérance, une charité, un sens et une connaissance parfaits, afin que j'exécute ton saint et vrai commandement. De plus en plus doucement, il répéta la prière jusqu'à ce que les seuls mots prononcés soient les non-dits dans son cœur.

Presque imperceptiblement, les yeux de l'icône s'ouvrirent et la tête hocha la tête vers François. D'une manière ou d'une autre, les mouvements ne semblaient pas surprenants mais plutôt parfaitement naturels. Du crucifié parlait une voix tendre et bienveillante, une voix qu'un parent pourrait utiliser pour s'adresser à un enfant : « François, ne vois-tu pas que ma maison est en train d'être détruite ? Va donc et reconstruis-le-moi.

François, plein d'admiration, a failli perdre la raison devant ce qui s'était passé. Il était prêt à répondre à l'appel du Christ, se consacrant entièrement à la reconstruction de la petite église en ruine.

Ce n'est qu'avec le temps que François s'est lentement rendu compte que le message de reconstruire la maison de Dieu allait au-delà des trois chapelles d'Assise que François reconstruisait et réparait. Dieu appelait François à reconstruire l'Église elle-même.

Le Crucifix de San Damiano

Il est certain que le Crucifix a été peint au XIIe siècle par un artiste inconnu, probablement un moine d'Ombrie, région d'Italie. La peinture est de style romantique, sous une nette influence orientale. Nous trouvons le style d'art byzantin qui a trouvé son chemin vers l'Italie depuis la Syrie : dans la barbe du Christ ; sur le visage entouré des cheveux encadrés ; en présence des anges et sur la croix avec le long bâton tenu à la main par le Seigneur [uniquement visible dans le tableau original]. Les pieds du Christ apparaissent séparés cloués.

Sans le piédestal, le crucifix d'origine mesure deux mètres et dix centimètres de haut et un mètre et trente centimètres de large. La peinture a été réalisée en toile brute, collée sur du bois de noyer.

A cette époque, dans les petites églises, le Saint-Sacrement n'était pas conservé, c'est-à-dire que l'Eucharistie n'était pas gardée, mais consommée au jour même. On suppose donc que le crucifix était accroché dans l'abside de l'autel de la chapelle, au centre de l'église.

Iconographie du Crucifix

Le contour est formé d'une multitude de coquillages, ce qui indique que cette icône, est destinée par sa nature à révéler le mystère céleste. Les coquillages, pour leur beauté et leur longévité, étaient un symbole de la beauté et de l'éternité du Ciel.

La figure centrale est le Christ, qui domine le « tableau », par sa dimension imposante et par la lumière que sa splendide figure blanche diffuse sur toutes les personnes qui l'entourent. Cette lumière vivifiante qui jaillit de l'intérieur de sa Personne (Jn 8, 12), est encore accentuée par les couleurs vives, en particulier le rouge et le noir.

Jésus présente une auréole de gloire avec la croix triomphale orientale, au lieu d'une couronne d'épines, car il est devenu victorieux dans la Passion et la Mort.

Le Seigneur est nu, couvert seulement d'un pagne attaché à ses hanches. Il est très important de souligner ce que Jésus porte, car à travers ses vêtements nous pouvons savoir quelle fonction Il exerce dans cette icône. C'est un pagne de lin ourlé d'or, noué avec soin à la taille. Le lin et l'or étaient utilisés comme vêtements sacerdotaux typiques par les grands prêtres juifs de l'Ancien Testament. Jésus alors, en portant ce pagne agit comme un prêtre. Il est le nouveau prêtre mais en même temps il est la victime du sacrifice : sur la croix, le nouvel autel de Dieu, il devient le véritable médiateur entre Dieu et l'homme en s'offrant lui-même – Agneau sans défaut – en rémission de nos péchés.

Les signes de la crucifixion, et les blessures sanglantes apparaissent, mais le sang rédempteur se répand sur les anges et les saints (sang des mains et des pieds) et sur saint Jean (sang du côté droit).

Le Christ apparaît vivant, ressuscité, debout sur le tombeau vide et ouvert (indiqué par la couleur noire), visible de dos. Les mains tendues, le Christ se tient debout pour monter au ciel.

L'inscription au-dessus de sa tête : "Jesus Nazarenus Rex Judaeorum" Jésus Nazaréen Roi des Juifs, est mentionné dans l'Evangile de St Jean souhaite inspirer l'artiste. Au-dessus de l'inscription se trouve une représentation de l'Ascension : le Christ sortant d'un cercle rouge, tenant une croix d'or qui est maintenant son sceptre. Une foule d'anges l'accueillent au ciel, tandis qu'au sommet de cette scène, la main droite de Dieu le Père est tendue en bénédiction.

Les couleurs rouge et violet, sont des symboles du divin ; le vert et le bleu, du terrestre.

À droite du corps du Christ se trouvent les figures de Marie et de Jean, étroitement unies. Marie désigne le disciple bien-aimé avec la main droite (Jn 19, 26). A gauche se trouvent les deux femmes, Marie de Magdala et Marie de Cléophas, premières témoins de la Résurrection (Jn 19, 25). Bien que Marie à droite et Marie-Madeleine à gauche lèvent toutes deux la main vers le visage dans la douleur, aucune des autres figures à proximité n'exprime une profonde souffrance, mais une pleine implication de foi dans le Christ victorieux, Sauveur. A droite des deux femmes on voit le centurion à la main levée, regardant le Crucifix. Par ce geste, il nous dit : « Celui-ci est vraiment le Fils de Dieu ! (Mt 27:54). Sur les épaules du centurion, on remarque la tête d'un personnage en miniature, dont l'identité est discutée : peut-être le fils de l'officier royal, guéri par Jésus (Jn 4,50) ou un représentant de la foule, ou l'inconnu auteur du tableau.

Aux pieds de Marie et du centurion, se trouvent le soldat nommé Longinus, qui transperça le flanc de Jésus avec la lance, et le porteur de l'éponge, appelé Stephaton, selon la tradition (Jn 19, 29).

Sous les mains de Jésus, à droite et à gauche, se trouvent deux anges les mains levées, en dialogue intense. Ils semblent annoncer la Résurrection et l'Ascension du Seigneur. À l'extrême droite et à gauche du Crucifix, les deux personnes ressemblent à des anges ou peut-être à des femmes qui viennent au tombeau vide. Aux pieds de Jésus, la peinture originale est très détériorée. C'est là qu'ils sont susceptibles d'être : St Damien, St Rufin, St Jean Baptiste, St Pierre et St Paul. Au-dessus de la tête de saint Pierre se trouve la figure du coq [visible uniquement dans la peinture originale], qui ressemble au reniement de Pierre au Christ. Sur le côté opposé, se trouve une créature très faible presque impossible à voir - intentionnellement presque invisible - est celle d'un chat ou d'un renard, tous deux symboles d'actes secrets et sournois de trahison et de tromperie.

En 1257, les Sœurs Clarisses prirent la croix de San Damiano – lorsqu'elles quittèrent la petite église qui leur servait aussi de couvent – et la gardèrent dans l'église de San Giorgio, à Assise, pendant plusieurs siècles. En 1938, il a été restauré avec une grande précision par l'artiste Rosaria Alliano.

L'icône de San Damiano a été placée à la vue du public pour la première fois, pendant la Semaine Sainte 1957.

Il est là depuis 1958, placé en permanence au-dessus d'un nouvel autel, protégé par un verre, dans la chapelle San Giorgio, et est désormais toujours disponible pour le public.

L'image vénérée, après 800 ans, en 2016, dans le cadre des initiatives du Jubilé de la Miséricorde, est revenue au temple originel de San Damiano dans un « événement vraiment exceptionnel », comme la communauté franciscaine la qualifie avec beaucoup d'émotion.

Descriptif des figures de la Croix de Saint Damien

Personnages figurant dans la Croix de Saint Damien

En haut à gauche et en descendant :

La main droite du Père
Jésus monte au Ciel
L'Entrée du tombeau vide avec des Anges
Notre-Dame et Saint-Jean
Soldat avec la lance
Apôtre regardant vers le Ciel (plutôt usé)

Au dessus du bras à droite et en descendant :

L'entrée du tombeau vide avec des Anges
Marie-Madeleine, Marie Mère de Jacques et un Centurion Romain
Un Pharisien moqueur
Coq Chantant

Saint François, les Franciscains et les représentations du Christ sur la croix en Ombrie au XIIIe siècle. Recherches sur la formation d'une image et sur une sensibilité esthétique au Moyen Âge - Persée

DANIEL RUSSO SAINT FRANÇOIS, LES FRANCISCAINS ET LES REPRÉSENTATIONS DU CHRIST SUR LA CROIX EN OMBRIE AU XIIIe SIÈCLE RECHERCHES SUR LA FORMATION D'UNE IMAGE ET SUR UNE SENSIBILITÉ ESTHÉTIQUE ...

https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5110_1984_num_96_2_2772

Crucifix de Saint-Damien

*****

**

*********************

******

**

Le Crucifix de Saint-Damien

Crucifix de Saint-Damien

^{Artiste :}	^Artiste^ombrien^inconnu
^{Date :}	^xii^e siècle
^{Type :}	^Tempera^{et or sur bois}
^{Dimensions (H × L) :}	^{190 × 120 cm}
^{Collection :}	^{chapelle Saint-Damien d'Assise}
^{Localisation :}	^{basilique Sainte-Claire}^,^Assise^(Italie)

Le crucifix de Saint-Damien est une croix peinte de la chapelle Saint-Damien d'Assise (Italie) devant laquelle saint François d'Assise se sentit interpellé par le Christ lui-même, lui demandant de « rebâtir sa maison en ruines ». Œuvre d'un artiste ombrien inconnu du xii^e siècle, elle est tenue en grande vénération par les sœurs clarisses qui le protègent durant sept siècles. Il se trouve aujourd'hui dans la basilique Sainte-Claire d'Assise.

Historique

Le crucifix parle à saint François, fresque de la basilique d'Assise par Giotto.

Selon Thomas de Celano (Vita Prima), c'est ce crucifix qui aurait parlé à François d'Assise et qui lui aurait dit : « Va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine! »

En 1257, quand les Clarisses quittent San Damiano pour San Giorgio, elles emportent avec elles le crucifix, qu'elles gardent soigneusement pendant 700 ans. Durant la Semaine Sainte de 1957, il est exposé pour la première fois au-dessus du nouvel autel dans la chapelle San Giorgio, dans la basilique Sainte-Claire d'Assise où il est désormais.

Thème

Le crucifix est un objet de piété, mais aussi un support de l'iconographie de la peinture chrétienne dont le support rappelle géométriquement la croix du crucifiement du Christ dans la scène dite de la Crucifixion (terme qui ne s'applique qu'à lui). Dans le modèle du crucifix peint, des scènes annexes (tabelloni) peuvent se rajouter aux extrémités de la croix ou derrière la scène principale. Elles comportent des représentations de personnages saints, apôtres, prophètes, anges...

Articles détaillés : Représentation du Christ en croix et Croix peinte.

Style

Le dessin témoigne d'une forte influence syrienne. Or la présence de moines syriens est attestée à cette époque, dans la région d'Assise. Cela laisse à penser que l'un d'entre eux est l'auteur de cette œuvre d'art. Malgré tout la peinture byzantine est en vigueur en Europe et particulièrement en Italie à cette époque, et on retrouve ses principes picturaux dans cette œuvre : fond doré, pose irréelle, taille démesurée du personnage principal par rapport aux autres présents dans la scène, absence de perspective.

Il obéit aux conventions stylistiques du Christus triumphans (dit du « Christ vivant »). Le Christ sur la Croix ne montre pas de détresse. Il semble presque debout et communiquer avec les bras ouverts, un message d'espoir.

Composition

Copie en situation d'origine dans la chapelle Saint-Damien.

Le crucifix est peint sur une plaque de noyer, sur laquelle est collé du tissu. Il fait environ 190 × 120 × 12 cm. Il est probable qu'il a été destiné à être accroché au-dessus de l'autel de la chapelle Saint-Damien, à Assise. Les scènes qui accompagnent et entourent le Christ agrémentent tout le pourtour de la croix :

en haut : Jean le Baptiste appelant les apôtres surmonté de la Main de Dieu le père.
dans le panneau central de la croix, juxtaposés aux flancs du Christ :
- de grands personnages : à gauche Marie et Jean, à droite Marie-Madeleine, Marie (mère de Jacques) et le centurion dont le Christ a guéri un serviteur,
- des personnages plus petits plus bas : les soldats témoins de la crucifixion : Longin et Stephaton (en) le soldat ayant donné de l'eau vinaigrée au Christ
sous les mains du Christ : les anges récoltant son sang,
au pied de la croix : les saints patrons de l'Ombrie : San Giovanni apostolo, San Michele, San Rufino, San Giovanni il Battista, San Pietro et San Paolo.

Reproductions

Le Christ de Saint-Damien, œuvre de l'artiste Michel Bouillot visible en l'église Saint-Denis de Lugny (vers 1950).

Le crucifix de Saint-Damien a inspiré de nombreux artistes.

Parmi eux figure l'artiste Michel Bouillot (1929-2007), qui réalisa vers 1950 son Christ de Saint-Damien, gouache sur bois visible dans le collatéral sud de l'église Saint-Denis de Lugny (Saône-et-Loire).

Notes et références

Voir le lien externe - Écrit de Daniel Russo, note 13, page 652 : « Dans l'église S. Damien, c'est le Baptiste qui joue le rôle privilégié d'indicateur (fig. 2) : au dessus du Christ sur la Croix, il appelle l'attention des anges regroupés autour de lui, de part et d'autre, et désigne de son bâton, la scène de la Crucifixion. »
Dimensions : 2,68 m x 1,86 m. Source : « Sur les pas de Michel Bouillot : six circuits à découvrir en Bourgogne-du-Sud », livret édité par la Fédération des associations partenaires du pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus » (FAPPAH), juin 2018 (ISBN 978-2-9556826-1-6).

Voir aussi

Bibliographie

François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, 2019, 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 62