25 Juillet 2021
Sophie Roubertie - Publié le 24/07/21
L’usage des linges sacrés lors de la célébration liturgique est le fruit d’une longue histoire qui court sur plusieurs siècles. Si les coutumes ont pu varier au fil du temps, leur utilisation lors de la célébration eucharistique témoigne du grand respect que l’Église a toujours porté au corps et au sang du Christ.
Corporal, manuterge, pale, purificatoire… les linges sont variés et ont tous une utilité spécifique. Parmi ces tissus, on compte également les nappes qui servent à recouvrir l’autel principal lors de la messe. Recouvrir l’autel est obligatoire car ce geste manifeste l’importance apportée au renouvellement du sacrifice du Christ. Les nappes sont généralement de couleur blanche et rappellent le linceul dans lequel le Christ a été placé lors de sa mise au tombeau.
Selon la tradition, il est d’usage d’en mettre trois pour rappeler les trois jours au tombeau. Mais ceci n’est pas une obligation et les normes liturgiques demandent d’en utiliser au moins une. Pendant longtemps, ces nappes sont passées entre les mains de talentueuses brodeuses et dentellières qui ont mis tout leur cœur et leur talent au service de la gloire de Dieu.
Réalisés en fibres naturelles, ces linges sacrés sont généralement en lin, en chanvre ou en coton. Pour faciliter leur entretien, des matières mélangées sont parfois utilisées. Enfin, tous sont brodés d’une croix pour signifier que leur utilisation est exclusivement réservée à la messe.
Si les objets liturgiques en métal sont purifiés après la communion, qu’en est-il des linges liturgiques ? Car les prêtres ont à cœur d’utiliser des linges parfaitement propres et repassés pour célébrer la messe. La question du nettoyage des linges se pose avant tout lorsque ces derniers sont en contact direct avec l’hostie et le vin consacrés.
Pour éviter de mélanger d’éventuelles miettes d’hostie ou du vin consacré avec des déchets ménagers, on procède à une première eau. Les linges sont mis à tremper dans une cuvette d’eau. L’eau est ensuite versée sur la terre. Après essorage, les linges peuvent être lavés normalement. Ils sont ensuite repassés et amidonné, soit à l’aide d’amidon en aérosol, soit en les immergeant dans de l’eau mélangée avec de l’amidon. Le pliage fait l’objet d’un schéma précis afin d’en faciliter l’usage par le prêtre et de montrer le respect dû à l’Eucharistie.
LE CORPORAL
Le calice et la patène reposent sur le corporal. Il s'agit d'un grand carré de tissu blanc disposé directement sur la nappe d’autel. Il est déployé au moment de l'offertoire et replié après la communion. Il protège, une fois fermé, les miettes d’hosties consacrées qu'il pourrait contenir.
BOURSE DE CORPORAL
Il s'agit d'une poche carrée, constituée de deux carrés cartonnés recouverts de toile, servant à conserver le corporal. Son utilisation (qui n'est pas obligatoire) permet d'éviter de faire tomber les parcelles de l’hostie consacrée qui pourraient se trouver sur le corporal. La toile reprend la couleur du temps liturgique et peut être réalisée avec la même étoffe que la chasuble du célébrant.
LE MANUTERGE
Le manuterge est un rectangle de tissu blanc utilisé par le célébrant pour s’essuyer les mains lors du rite du "lavabo". Il est posé près de la burette d'eau. Il n'a pas de fonction sacrée, puisqu'il n'y a aucun risque qu'il soit en contact avec le pain et le vin consacrés. Un simple essuie-mains, respectant la dignité de la liturgie, peut ainsi être utilisé.
LE PAVILLON DU CIBOIRE
Le pavillon de ciboire est un tissu qui recouvre le ciboire lorsque celui-ci contient les hosties consacrées.
LA PALE
La pale est un carré de toile cartonnée qui couvre le calice durant la Messe pour protéger le vin consacré. Elle évite que des impuretés, insectes ou poussières, ne viennent à tomber dans le sang du Christ.
LE PURIFICATOIRE
Le purificatoire est un tissu qui protège le calice préparé pour la messe et permet la purification des vases sacrés. Il sert à faire glisser dans le calice d'éventuelles miettes d'hostie après la communion. Le célébrant verse d'un peu d'eau dans le calice, eau qu'il consomme. Il essuie ensuite l'intérieur du calice à l'aide du purificatoire.
LE VOILE DE CALICE
Le voile de calice est destiné à recouvrir le calice, la patène et la pale. Il est souvent dans le même tissu que la chasuble portée par le célébrant, aux couleurs du temps liturgique.